La CFTC Section La Poste s’inquiète du recours exponentiel à l’intérim et de la précarisation larvée des contrats à La Poste.
+ 42% par rapport à 2016
C’est l’effarante et inquiétante augmentation du recours à l’intérim au sein du groupe La Poste. Si 70% de l’intérim concerne le domaine du courrier, on retrouve également 16% de ces recrues dans le réseau des bureaux de poste et 11% au colis.
Parallèlement le recours aux CDD baisse légèrement mais dans un contexte décroissance continue des effectifs globaux, la charge de travail reste importante, notamment dans les métiers de la distribution.
Pour les intérimaires issus des prestataires de la logistique, les conditions de travail sont de plus en plus dures. Charge de travail importante et cadences plus que soutenues, préavis de seulement 15 jours pour changer d’entreprise, les intérimaires sont très souvent mobilisables en dépit de leurs périodes de congés. Ces emplois qui pouvaient autrefois permettre d’entrer dans l’entreprise La Poste, n’ouvrent plus de portes.
De plus, pour les clients, le service rendu n’est pas au rendez-vous avec des erreurs de distribution.
Si la CFTC estime qu’une proportion normée d’intérim est tolérable pour faire face à la saisonnalité du travail ou les réorganisations de service, celle-ci ne doit pas se faire dans des proportions de nature à remplacer l’emploi pérenne.
D’autre part, la CFTC craint que l’organisation estivale ne serve de rampe de lancement à une précarisation déguisée de l’emploi et du service postal.
Rémy ROSCIAN, Responsable Courrier à la CFTC s’en inquiète :
On contourne le débat sur l’emploi précaire en disant que ces intérimaires sont sous contrat à durée indéterminée dans leur entreprise. Autrefois on négociait un pourcentage acceptable d’intérim dans les organisations, aujourd’hui on est dans le principe d’un recours systématique. Ce n’est pas la philosophie de l’accord que nous avons signé en 2017 pour faire évoluer les facteurs.
Anne CHATAIN, Présidente de la Fédération des Postes et Télécoms CFTC déplore :
La charge financière que représente l’intérim a augmenté également de 42% à un niveau de 390 millions. Nous regrettons que ce montant ne soit pas plutôt consacré à la rémunération de nos collègues ou à la prévention des accidents, deux soucis majeurs dans notre entreprise.