1284 entreprises, 72000 salariés et 7 conventions collectives…beaucoup de chiffres pour ce secteur méconnu, qui pourtant regroupe l’ensemble des entreprises qui gèrent le papier, depuis la création de la pâte jusqu’à la distribution des produits finis.
L’industrie papetière est très diverse et variée et s’étend de la production, transformation jusqu’à la distribution, de la matière première, le bois, aux produits finis tels le papier journal, les articles de bureau, le carton d’emballage, le papier d’hygiène, le papier-peint…
Différents secteurs le composent :
• la production (La fabrication de la pâte à papier et les papiers)- IDCC 0700 – ingénieurs et cadres, IDCC 1492 -OETAM,
• la transformation du papier et du carton en produits finis – IDCC 0707 – ingénieurs et cadres, IDCC 1495 – OETAM,
• le cartonnage – IDCC 0489,
• la distribution et la vente en gros de papiers – IDCC 3224 (les IDCC des ETAM et des Cadres IDCC 0925 et 0802 ont été fusionnés en juillet 2017),
• les instruments à écrire – IDCC 0715.
Moëz Thabet, DSC chez Antalis France et représentant de la branche papiers-cartons auprès de la fédération, nous explique : « La CFTC est actuellement représentative sur le secteur de la distribution ce qui nous permet d’être à la table des négociations. Mais dans les autres secteurs nous n’avons pas d’informations. Ce regroupement des conventions collectives devrait se poursuivre dans tous les secteurs, pour donner plus de force de négociation à la branche. Il est absolument nécessaire dans le contexte de baisse structurelle de la demande de papier, du fait de la révolution numérique. »
De nombreux PSE
La préoccupation n°1 dans ce secteur en baisse (- 20% de production et -19% de consommation en 10 ans en France) porte sur l’avenir des emplois et des entreprises.
Depuis 30 ans, l’emploi y a beaucoup souffert (-35% depuis 1997), principalement en raison d’une diminution et d’un regroupement des capacités de production opérés par les entreprises, soucieuses de réaliser des gains de productivité dans un contexte de concurrence intense.
« Nous devons anticiper, accompagner les nombreuses fermetures d’entreprises. Nous avons par exemple obtenu une majoration de 15% des indemnités de licenciement pour les salariés entre 50 et 55 ans jusqu’au 31 décembre 2020. Pour les salariés qui subissent des périodes de chômage technique, de chômage partiel, la CFTC a demandé qu’un accord encadre ces périodes.
Dans ce secteur qui souffre (j’ai connu pour ma part déjà 4 PSE dans la même entreprise en 20 ans), nous nous serrons les coudes. Nous travaillons avec des instituts de formations pour former les salariés impactés, nous obtenons la prise en charge par l’employeur du coût des cellules de reclassement lors des plans sociaux…
Un syndicat national à créer
Malheureusement, beaucoup d’actions sont locales, le secteur n’étant pas encore organisé nationalement. Aujourd’hui, ce secteur, qui représente 2,4% de l’emploi industriel, principalement dans 3 régions (Nouvelle Aquitaine, la région Grand Est et la Normandie), est très disparate et nos adhérents sont pour beaucoup isolés, à la fois dans les entreprises (90% de PME) et géographiquement.
Nous devons constituer un syndicat national pour les regrouper. Pour cela, nous aimerions que chaque UD, chaque UR CFTC où se trouvent des adhérents isolés, nous permette de les contacter. Nous sommes à la recherche de permanents, nous avons de nombreuses batailles à mener, encadrer la pénibilité et augmenter les minimas conventionnels en font partie. Nous sommes beaucoup sollicités.
Notre volonté, conserver les acquis des conventions collectives et protéger l’emploi face à la mondialisation. Pour cela, nous devons nous développer et être représentatif dans tous les secteurs. » conclue-t-il.