Depuis trois ans, les organisations syndicales luttent pour obtenir des augmentations salariales pour tous au sein de SGS France.
Fin décembre 2019, la direction France de SGS (leader mondial du testing, de l’inspection et de la certification) annonce au Comité de Groupe une très belle année. Trois semaines plus tard lors des NAO (Négociation annuelle obligatoire) de l’entreprise SGS France, la direction des relations humaines annonce 0% d’augmentation, 0% de prime. Aucune explication, la décision est imposée par le siège social de SGS Monde, et que cette mesure reste exceptionnelle.
Une grève s’en est suivie le 12 février 2020. Des discussions ont alors été rouvertes avec la Direction France, mais le confinement y met fin brutalement. NAO 2021 et 2022: enveloppe pour des augmentations individuelles respectivement de 0,5 % et 1,6 % de la masse salariale. NAO 2023 : enveloppe de 4,5% de la masse salariale.
NAO 2023 : enveloppe de 4,5% de la masse salariale
• 1re proposition de la direction : des augmentations générales mais pas pour tous. Des augmentations générales jusqu’à 335 K annuel (3.9%) et 3.6 %d’individuel au dela de 35 K
• 2e proposition de la direction : Pour les salaires inférieurs à 40k € des salariés entrés dans le groupe avant le 1er janvier 2020 auraient 4,5% d’augmentation générale et pour ceux arrivés après le 1er janvier 2020, 3,5% d’augmentation individuelle. Pour les autres seulement un talon d’augmentation individuelle de 500€.
• 3e proposition de la direction : Pour les salaires inférieurs à 40k€, 4,2% d’augmentation
générale, pour ceux supérieurs à 40k€, 4,2% d’augmentation individuelle, avec un talon de 500 €
pour ceux n’ayant pas d’augmentation individuelle.
À la suite des différentes propositions, l’intersyndicale a chaque fois quitté la table. La finalité reste la même : pas d’augmentations générales POUR TOUS, pas d’augmentation couvrant l’inflation.
Cependant, la direction met en place un talon créant un effet de seuil (un salarié à 40k€ gagnera 1 400€ de plus par an avec une augmentation générale, là où un autre n’aura que 500€. Les augmentations individuelles privilégient les inégalités salariales déjà fortes dans le groupe.
SGS utilise la prime de 13e mois pour payer les salariés en dessous du SMIC et des minima conventionnels pour leur salaire de base, les petits salaires continueront donc à perdre du pouvoir d’achat.
Les revenus des salariés baissent mais les dividendes versés aux actionnaires restent les mêmes. De plus SGS France n’a aucun scrupule à licencier près de trente salariés dans le cadre d’un projet de PSE (en cours de négociations).
Cela fait donc trois ans que les augmentations salariales sont inférieures à l’inflation. Pour un groupe qui a réalisé 36,6 millions d’euros de bénéfices en 2022 en France et qui a pour objectif en 2023 d’atteindre les 40,7 millions d’euros, c’est difficilement acceptable.
L’intersyndicale a donc mis en place un calendrier social, prévoyant en alternance des dénonciations d’accords et des journées de grève.
Le premier jour de grève a eu lieu le jeudi 9 mars. Selon les premiers retours, une grande majorité des sites a été touchée et de nombreuses personnes se sont déplacées au siège social français, basé à Arcueil, pour faire entendre leur voix.
La direction a fini par recevoir une délégation, mais les discussions sont restées, une fois de plus, infructueuses. La mobilisation va donc continuer…