Ouf, il était temps ! C’est en substance ce que déclare Maike Roemer, DSC CFTC de Accenture Technology Solutions à l’issue de cette négociation.
Il faut dire qu’Accenture, qui s’était pourtant engagé dans l’initiative #StopE https://www.charte-diversite.com/linitiative-stope-contre-le-sexisme-ordinaire-en-entreprise/ en 2018, et qui avait 3 référents élus sur ce sujet, n’était pas vraiment au clair sur le harcèlement sexuel et les pratiques sexistes dans le groupe.
« Les OS n’avaient aucune remontée d’informations sur les signalements, comme si cela n’existait pas dans notre Groupe. Accenture ne faisait que peu de formations sur le sujet, très peu d’informations…Et le processus d’alerte était très opaque, peu connu par les syndicats. Des sondages ont été fait depuis le siège américain, qui révélait que les personnes, victimes ou témoins, hésitaient à témoigner, par peur de représailles et par peur du manque de confidentialité du traitement des dossier. Pour que les personnes parlent, elles doivent être en confiance.
A la CFTC, nous sentions que le sujet n’était pas prioritaire pour la direction. Nous avons demandé à formaliser le processus, afin d’avoir une idée claire des rôles et des responsabilités. Nous avons réfléchi à un projet d’accord, avec les autres OS.
Après 10 réunions (depuis juin 2021), l’accord est enfin signé par la CFTC, en ce jour des droits de la femme !
Cet accord comprend la création d’une commission annuelle (oui, cela semble peu, mais c’est déjà une grande avancée), la mise en place d’une enquête formalisée (mais non paritaire), dont le processus sera désormais porté à connaissance de tous les salariés. La direction s’engage également à plus d’actions contre des représailles à l’encontre des victimes ou témoins ayant alerté, et à plus de soutien aux victimes, avec un accompagnement psychologique, fait par un prestataire externe.
Aujourd’hui, je suis fière de notre action, j’espère que cela va libérer les voix et faire cesser des agissements d’un autre siècle ! » s’exprime Maike Roemer.