Les 25 et 26 septembre 2024, la CFTC a co-organisé à Paris, avec la Confédération Européenne des Syndicats, le troisième forum Platfor(u)m, un événement majeur pour discuter des enjeux de l’économie des plateformes. Ce forum a réuni 120 représentants issus des organisations syndicales françaises et de nombreux partenaires syndicaux européens. Le Groupe Europe confédéral de la CFTC, composé notamment de la secrétaire générale adjointe Europe de la CFTC, Anne Chatain, de Tamou Souary, Jean-Philippe Charpentier, Filip Vandemoortele et Jean-Marc Cicuto, a joué un rôle actif dans
les ateliers et débats.
Anne Chatain a souligné l’importance de garantir des droits aux travailleurs de plateformes tout en encourageant un environnement de dialogue social. Elle a rappelé que la CFTC, bien que favorable à la Directive, soutient une régulation qui favorise à la fois la protection des travailleurs et l’attractivité des plateformes en France.
La députée Li Andersson, présidente de la Commission sociale du Parlement européen, et Nicolas Schmit, commissaire européen sortant à l’emploi et aux affaires sociales, ont enrichi les discussions sur les défis sociaux posés par les plateformes et l’économie numérique.
Les points clés défendus par la CFTC sont les suivants :
- La protection des travailleurs. La CFTC plaide pour un cadre de travail permettant de sécuriser les droits des travailleurs de plateformes, en garantissant une couverture pour les accidents et maladies professionnels, et en empêchant les dérives de « faux indépendants ».
- Le dialogue social. La CFTC valorise le dialogue social pour éviter un encadrement rigide et favoriser un environnement attractif pour les plateformes tout en protégeant les travailleurs.
- Le rôle du juge. La Directive permet aux travailleurs de demander une requalification en tant que salariés, sous l’arbitrage d’un juge, une mesure soutenue par la CFTC pour protéger ceux qui le souhaitent sans perdre leur indépendance.
Concernant les enjeux de l’intelligence artificielle, la CFTC se montre attentive à l’utilisation des algorithmes et de l’IA dans les plateformes, insistant sur l’importance de préserver l’évaluation humaine et de ne pas substituer l’encadrement humain par des processus automatisés.
La CFTC continue de surveiller la transposition de la Directive en droit français et de collaborer avec les syndicats européens pour assurer une régulation juste et évolutive des conditions de travail dans l’économie des plateformes.
Que prévoit cette Directive européenne?
En début d’année, le Conseil et le Parlement européen sur la directive relative aux travailleurs des plateformes ont confirmé leur accord sur une directive provisoire. Ce texte vise à remédier aux cas de classification erronée des travailleurs des plateformes et à faciliter leur requalification en travailleurs salariés. L’objectif de la directive est aussi de réglementer la gestion algorithmique, afin que les travailleurs soient informés de l’utilisation de systèmes de surveillance ou de prise de décision automatisés.