De plus en plus d’entreprises souhaitent mettre la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au cœur de leur stratégie. Ce concept, né dans les années 1960, et issu des demandes de la société civile (associations écologiques, humanitaires…), désigne la prise en compte, par les entreprises, des préoccupations liées au développement durable dans leurs activités opérationnelles et dans leur stratégie de management. Elles doivent également interagir avec les parties prenantes, clients, fournisseurs… Les problèmes liés à l’environnement, rencontrés dès les années 1970, ont déclenché une prise de conscience des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises. La philosophie « agir local, penser global » (René Dubos) intègre le contexte mondial et local dans la réflexion stratégique. Certaines entreprises se sont engagées, par exemple, à ne plus fabriquer dans des pays où les enfants travaillent, ou à n’utiliser que du coton bio…
La RSE : un enjeu mondial ?
Liée au modèle de la mondialisation, la RSE s’est développée parallèlement à la montée en puissance des multinationales. Proposant des garde-fous face au pouvoir de ces organisations devenues aussi, voire plus, puissantes que certains États, elle constitue en cela un outil de régulation de la mondialisation. Les grands défis qu’affrontent déjà les acteurs économiques, sont de nature internationale, comme le changement climatique, la raréfaction des ressources, mais aussi les inégalités croissantes dans les pays riches comme dans les pays pauvres. Les Objectifs de développement durable (ODD), adoptés en 2015 par les Nations Unies, sont destinés à répondre à ces défis, soulignant que les entreprises sont des acteurs essentiels à la réalisation d’un développement plus soutenable pour les hommes et la planète.
Les syndicats aussi ont un rôle à jouer
Malgré sa dénomination, la RSE n’est pas l’apanage des seuls entrepreneurs. La prise en compte, sur démarche volontaire et parfois juridique, des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans les activités professionnelles ne s’arrête pas seulement à la porte des responsables RSE dans les firmes. En tant que syndicat, nous avons un rôle actif à y prendre pour contrer la tentation de l’éco-blanchiment (green washing), et ne pas subir les effets induits par ces transformations. Nous sommes conscients que, demain, la pression législative va s’accroître sur nos employeurs et par voie de DOSSIER RSE conséquence sur nos emplois. Nos métiers vont évoluer voire disparaître au profit de nouvelles missions et de nouveaux modes de vie et de déplacement au travail vont émerger. Nous tenons à préserver notre planète et notre bien commun naturel.
Nous sommes légitimes :
- Pour investir, via les CSE, nos environnements de travail, de restauration, de vacances et faire des préconisations ;
- Pour anticiper les évolutions via les négociations GPEC,
- Ou pour pousser les Investissements Socialement Responsables dans nos supports d’épargne salariale. Plusieurs de nos représentants CFTC, convaincus et actifs, partagent dans ces pages des exemples d’actions qui peuvent être menées par les représentants syndicaux. Bravo à eux, ils nous incitent à avancer, avec bon sens et dans le bon sens. Les plus jeunes de nos collègues, ou de nos familles, nous montrent la voie en exigeant des actions concrètes et en en faisant un argument de vote dans les élections qu’elles soient professionnelles ou politiques. Et faire en sorte que l’économie serve la “personne” et respecte son environnement, c’est dans l’ADN de la CFTC, qui l’a réaffirmé dans ses motions d’orientations depuis ses deux derniers congrès. La Fédération CFTC MEDIA+ s’engage dans cette démarche d’exemplarité vers plus de recyclage, de consommation responsable et de formation de nos élus et mandatés.
Syndicalistes citoyens, nous pouvons agir dès maintenant. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde », pour reprendre la célèbre formule de Gandhi.