LA PRECARITE SUR LE MARCHE DU TRAVAIL

18 juillet 2018 Fédération
pièces rouges sur une table

Aujourd’hui les évolutions techniques et organisationnelles déterminent les politiques de l’emploi et bouleversent la situation des personnes sur le marché du travail. Cependant, la précarité touche de plus en plus de salariés et cette précarité s’intensifie. Si elle concerne davantage les jeunes et certaines professions, elle touche aussi des catégories de travailleurs qui enchaînent périodes de travail courtes et chômage.

LA MULTIPLICATION DES CONTRATS ET MISSIONS COURTS

En 1990, un peu moins de 8% des salariés travaillaient en contrat ou emploi temporaire. En 2016, ils étaient 15 % environ.

La croissance de la part des salariés en emploi précaire a été forte. De plus, la durée moyenne des missions d’intérim est passée de 4,3 semaines à 1,8 semaine et pour les CDD, cette durée est passée de 15 semaines à 5 semaines (source INSEE).

En 2016, on comptait 4 219 000 personnes en emploi précaire, soit 15,9 % du total des personnes ayant un emploi. Comparativement, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé, était de 2 780 000 chômeurs de la catégorie A (fin 2016).

Les plus soumis à la précarité sont les professionnels des arts et des spectacles, les ouvriers non qualifiés de l’industrie, et les manutentionnaires, les cuisiniers, les ouvriers qualifiés du bâtiment.

SEGMENTATION ET CLOISONNEMENT DU MARCHE DU TRAVAIL

Deux segments de marché du travail coexistent : un marché primaire avec des salariés en emploi stable et des conditions de carrière définies et un marché secondaire dans lequel dominent les emplois précaires avec peu de perspectives de carrière.

En 2017, l’INSEE analyse la situation des salariés et des non-salariés confrontés à la segmentation du marché du travail. Selon cette étude, 36 % des personnes de moins de 30 ans ayant eu un emploi en 2016 appartiennent au segment secondaire, contre 17 % pour les personnes âgées de 30 à 59 ans. En effet, beaucoup de jeunes commencent leur vie professionnelle par l’intérim et les CDD, et parviennent ensuite à intégrer le marché primaire. Néanmoins la classe d’âge de 30 à 59 ans est de loin la plus nombreuse, ce qui explique que finalement les personnes de cette classe représentent 54 % du marché secondaire du travail. De plus en plus de personnes dans la force de l’âge ont un emploi instable et ne parviennent pas à en sortir.

Toujours d’après cette étude :

·      25% des femmes, contre 17% des hommes appartiennent à ce secteur secondaire.

·      Pour les 30-59 ans : 7% de diplômés de l’enseignement supérieur contre 27% de non-diplômés appartiennent à ce secteur.

·      72 % des micro-entrepreneurs se trouvent sur le segment secondaire.

·      75% des personnes appartenant au secteur secondaire perçoivent un revenu inférieur au seuil de pauvreté.

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