Vous avez été très nombreux à expérimenter le télétravail en continu durant la période du confinement : 39% des salariés des entreprises de plus de 10 personnes auraient continué à exercer leur activité professionnelle depuis leur domicile (contre 7% avant la crise), soit de 5 à 8 millions de salariés du secteur privé.
Un nouveau mode de fonctionnement
Si aujourd’hui la plupart des entreprises ont repris l’activité en présentiel, certaines organisations continuent, par précaution sanitaire ou pour satisfaire des critères plus économiques de baisse de charges locatives, à encourager le télétravail total ou plus généralement sur deux à trois jours par semaine.
Ces missions qu’il semblait impossible d’effectuer à distance dans le monde d’avant, sont devenues subitement assurables à distance durant la crise sanitaire et le salarié comme l’étudiant ont basculé dans une nouvelle dimension « apprenante », ouvrant de nouvelles perspectives pour le monde du travail et de l’enseignement et suscitant également de nombreuses questions sur les modalités pratiques de cet exercice.
Un manque d’accompagnement et de moyens
Dans le même temps 54% des télétravailleurs disent ne pas avoir été accompagnés, 43% ne pas bénéficier d’un espace de travail adapté et 48% être confrontés à des difficultés techniques.
Conséquence logique, les organisations syndicales, la CFTC en 1ere ligne, se sont emparées du sujet et ont dès le mois de juin 2020 formulé la demande de négociation d’un nouvel Accord National Interprofessionnel (ANI).
Une négociation obligatoire
Rappelons que le télétravail est aujourd’hui encadré par l’ANI de 2005, qui, n’ayant pas été étendu, ne couvre pas l’ensemble des salariés et dont certaines dispositions sont contredites par les ordonnances Macron de 2017. Par ailleurs, rien de cet ANI ne traite de période exceptionnelle, à l’image de celle que nous traversons actuellement.
Pour la CFTC, dépoussiérer ce dispositif et protéger les salariés en leur garantissant des droits, en encadrant les modalités d’application et en préservant l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle est une vraie nécessité ! Les organisations patronales ont tenté de cantonner cette négociation à la réalisation d’un bilan du télétravail effectué durant le confinement. Cette approche a été jugée largement insatisfaisante par les organisations syndicales, qui cherchent à sécuriser les télétravailleurs, à éviter les dérives et à favoriser les négociations dans les branches et les entreprises.
La CFTC, estimant que la démocratisation des nouvelles formes de travail ne doit pas rimer avec dérégulation des organisations, a quitté temporairement la table des négociations courant septembre, poussant le patronat à accepter le principe de négociation d’un ANI. Première avancée sur le chemin d’un télétravail régulé ? A suivre…