S’il y a un domaine qui a été épargné par la crise sanitaire,
c’est le e-commerce et son pendant, la logistique. Lors de ces mois si particuliers, le nombre de colis a connu une très forte croissance (+30%) qui laisse présager une fin d’année 2020, cette fameuse peak period, de records. Probablement l’une des plus importantes périodes dans l’histoire du Groupe La Poste d’après son P.d.-gPhilippe Wahl.
Noël 2020 : +25% versus Noël 2019
La branche Colissimo a prévu un transit de plus de 100 millions de colis dans le réseau postal en novembre-décembre contre seulement 80 millions
l’an dernier. Pour y arriver, 100 000 facteurs, livreurs et chargés de clientèle en bureaux de poste ont été mobilisés et pour les seconder 9 000 saisonniers ont été recrutés.
En 2020, nos habitudes d’achat ont changé à vitesse grand V. La Poste a appris des ratés de livraison rencontrés lors du premier confinement. Elle y a apporté des solutions nécessaires pour un meilleur fonctionnement. Le secteur a désormais la capacité d’absorber le surplus de colis, la Poste travaille encore à améliorer la prise en charge du dernier kilomètre pour
les petits formats de livraison urbaine.
Ces nouvelles demandes requièrent une organisation complexe pour assurer les exigences croissantes de rapidité, de livraison « propre » et de respect des délais.
Il n’y a pas qu’Amazon !
Pour que les géants du e-commerce ne soient pas les seuls à profiter de ces évolutions, plusieurs dizaines de start-up françaises ou des groupements de livreurs à vélo se sont associés et proposent désormais des marketplace locales.
Dans la classe politique et la société civile, la grogne monte contre le géant américain qui réalise un achat sur cinq en ligne passé en France. Une pétition réclame l’interdiction de nouveaux entrepôts ou des lois qui
« mettent fin à la concurrence déloyale et à l’injustice fiscale entre les mastodontes du numérique et les commerces physiques et de proximité ».
Consommation de proximité, soutien aux petits commerces ou achat en ligne à grande échelle, nos choix en matière de consommation et l’évolution constante de nos habitudes auront un impact sur notre environnement économique et urbain dans les mois à venir. À nous de
rendre positif cette évolution.
Anne Chatain