CAPGEMINI, DÉMARCHES ET INITIATIVES AUTOUR DU HANDICAP AU TRAVAIL

24 octobre 2024 Fédération

En France, les entreprises de plus de 20 salariés doivent employer des personnes handicapées à hauteur de 6 % de leurs effectifs et/ou mener des actions en leur faveur, même si le handicap est souvent invisible (80 % des cas). L’obligation d’intégration des personnes handicapées, en place depuis 30 ans, s’inscrit dans un engagement sociétal pour la diversité, l’égalité des chances, et la lutte contre les discriminations. Chantal Laborda, chargée Mission Handicap chez Capgemini depuis 2011, nous en parle.

 

Vous avez suivi l’élaboration des six accords entre la direction de Capgemini et les syndicats depuis 2006. Quelles sont les avancées du dernier accord négocié ?

La mission handicap, lancée en 2006, a vu six accords négociés, dont le dernier couvre 2024-2026. Ce nouvel accord vise à améliorer le taux d’emploi des personnes handicapées pour atteindre les 6 % requis par la loi, notre taux actuel de 3,5 %
est légèrement au-dessus de la moyenne du secteur. Outre la reconnaissance des différents handicaps, l’accompagnement des travailleurs handicapés reste prioritaire, pour assurer des conditions de travail optimales, comme la prise en compte des trajets domicile-travail, tout en préservant la confidentialité de leur statut.

 

Quels ont été les principaux acquis des premiers accords handicap signés par Capgemini ?

La CFTC a négocié plusieurs accords visant à favoriser le recrutement et l’intégration des personnes handicapées, à maintenir leur emploi en adaptant postes et organisations de travail, à renforcer la collaboration avec le secteur protégé, et à développer des actions de formation et d’intégration.

 

Quelles sont les aides dont peuvent profiter ces personnes ?

Les différents accords de la société offrent de nombreuses aides directes, comme les chèques CESU pour les enfants et des aides pour les conjoints et ascendants jusqu’à 1 830 €/an (si l’enfant ou le conjoint est sur la mutuelle du salarié). Notre accord handicap propose des solutions adaptées en toute confidentialité, dès l’intégration et tout au long de la carrière : amélioration de l’accessibilité, sensibilisation des équipes, aménagements du poste de travail, accompagnement personnalisé (coaching, transport adapté, appareillages, etc.). Les personnes en situation de handicap bénéficient également de 2 jours supplémentaires pour initier ou renouveler leur démarche RQTH et de 8 jours d’absences indemnisées par an pour leurs soins.

 

Comment est organisée la mission handicap aujourd’hui ?

La mission handicap au sein de l’entreprise s’articule, aujourd’hui, autour de deux rôles principaux : les Référents Handicap (CRH) et les Référents Inclusion.
Les Référents Handicap, qui ont remplacé les anciens Chargés de Recrutement et d’Intégration (CRI) et Chargés de Mission Handicap, sont les interlocuteurs privilégiés des travailleurs handicapés (TH). Ils conseillent, accompagnent et aident ces salariés au quotidien, notamment en matière de reconnaissance du handicap, d’adaptation du poste de travail et de formation. Ils sont également en contact direct avec la médecine du travail pour gérer les préconisations médicales. Les Référents Inclusion, soutenus par les Référents Handicap, jouent un rôle clé dans le déploiement de la politique handicap de l’entreprise et ont un rôle de prévention. Ils sont également consultés par les ressources humaines (RRH) pour aborder les cas sensibles de salariés non reconnus comme TH, renforçant ainsi l’inclusivité au sein de l’entreprise.

 

Que se passera-t-il à partir de 2027 ?

À partir de la rentrée, l’Agefiph deviendra le principal interlocuteur des entreprises en matière de handicap, offrant un accompagnement personnalisé et des conditions simplifiées pour mobiliser son offre de services adaptée à leurs besoins. Les entreprises ayant un accord syndical agréé par l’État pourront bénéficier d’un interlocuteur dédié de l’Agefiph, d’un accès direct aux aides et prestations via le service public de l’emploi, et pourront engager des actions sans attendre l’accord de l’Agefiph dans le cadre d’une « démarche confiance ».

De plus, ces entreprises auront accès chaque année à une enveloppe financière pouvant aller jusqu’à 5 000 € pour financer l’aménagement des situations de travail. Cela soutiendra leurs ambitions en matière de politique handicap et les aidera à améliorer leur taux d’emploi, ainsi qu’à mettre en place ou poursuivre des accords handicap dans le cadre de leur dialogue social. L’Agefiph prévoit également de travailler avec les branches concernées par la sortie d’un accord agréé par l’État, afin de leur proposer une offre spécifique à partir de 2025.

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