ÉDITORIAL

21 octobre 2024 Fédération

Profiter de l’élan paralympique

Para triathlon, para escrime, para taekwondo, cécifoot et disciplines spécifiques telle
que la boccia : les ventes des billets pour les épreuves des jeux paralympiques montrent l’engouement suscité par le dépassement et la volonté de nos sportives et sportifs.
Encore plus spectaculaires et performatives que celles des jeux olympiques de juillet, les compétitions paralympiques ont peut-être enfin l’écho mérité par ces athlètes d’exception.
Mais les véritables épreuves se jouent dans les transports et l’accessibilité des équipements, comme le fait remarquer Virginie Noga, notre référente handicap fédérale, que je remercie de sa collaboration à ce numéro du Lien. En effet, malgré les investissements réalisés à Paris seules 29 des 320 stations de métro sont à ce jour 100% accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Les jeux paralympiques sont aussi l’occasion de mettre en évidence les enjeux de l’inclusivité notamment dans le monde du travail et de rappeler certaines règles élémentaires d’adaptation du poste de travail à l’état de santé de chacun.
Nous devons nous attacher à la protection des personnes en situation de handicap – revendication historique de la CFTC – car in fine, agir en faveur de leur véritable inclusion, bénéficiera à tous les travailleurs. Saviez-vous que 80% des handicaps sont invisibles et que 85% des handicaps sont survenus au cours de la vie, liés à des accidents ou des maladies, professionnels ou non ? Tout le monde peut être concerné personnellement, par la situation d’un proche ou celle
d’un collègue. 

Alors que l’aménagement de poste est régi par une loi datant de 1983, trop d’entreprises ne considèrent l’inclusion que sous le prisme des obligations financières et organisationnelles sans envisager les impacts très positifs induits par l’inclusion dans un collectif d’un travailleur « capable autrement ». Plus de cohésion d’équipe, plus de motivation, plus de présentéisme… les bénéfices ne manquent pas.

Alors pourquoi la situation de handicap reste-t-elle le premier motif de discrimination à l’emploi? Elle est, au même titre que les autres motifs de discrimination, sanctionnée par la loi. Je vous encourage à assister aux formations fédérales, notamment celles dispensées par notre autre référent handicap Jean-Pierre Borderieux, pour savoir repérer et sanctionner les situations irrégulières. Les syndicalistes le savent bien, la discrimination est souvent silencieuse ; elle doit être repérée, qualifiée et combattue. Reste à combattre aussi l’autocensure pratiquée par les premiers concernés, car nombre de personnes accèdent mal aux formations et minimisent leurs compétences lors des entretiens d’embauche.

« Tout le monde est un génie, mais si on juge un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. » On ne saurait mieux l’exprimer qu’Albert Einstein. Faire une place en fonction de ce que chacun est capable de faire (plutôt que de raisonner sur ses incapacités) ne se résume pas à un enjeu moral, c’est aussi penser le travail comme un lieu d’effort partagé, mais aussi d’épanouissement, permettant de vivre dans la dignité, de se loger, de consommer et de se cultiver. Également dans ce numéro, vous constaterez que la Fédération poursuit, à travers ses mandatés, ses objectifs en matière de formation professionnelle et salue avec vous la vie de ses syndicats, en particulier en juin la tenue de l’AG de fusion de nos syndicats des secteurs de l’édition et du papier carton. Cette union, voulue par les responsables des deux secteurs, permettra de coordonner représentation et développement.

Enfin, la Fédération se tient aux côtés des postières et postiers et leur souhaite une campagne fructueuse pour transformer l’essai aux élections CSE des 9 au 14 octobre prochains.

Adhérents et militants CFTC, nous sommes au quotidien tous acteurs du progrès social ! 

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