INTERVIEW DE RICHARD MAUNIER

12 juillet 2024 Fédération Télécoms

Initialement, j’ai jeté mon dévolu sur le basket, mais j’ai commencé l’athlétisme, spécialisé dans le
400 mètres, dans un club à Poissy en 1994. Je m’y suis entraîné pendant deux ans et, en regardant
les JO d’Atlanta en 1996, j’ai ressenti le désir de disputer cette compétition et de tout donner pour y
parvenir. J’ai réfléchi rationnellement et conclu qu’en 2000, cela ne serait pas possible car le temps
de préparation serait trop court. J’ai donc pris la décision de prévoir huit ans de préparation plutôt
que quatre. Malgré de bonnes performances, je n’ai pas pu disputer les championnats du monde en
2003 ni les JO d’Athènes en 2004 en raison de quelques pépins. J’ai dû rempiler et me remettre à
l’entraînement, mais cela a porté ses fruits puisque j’ai participé aux Jeux de Pékin quatre ans plus tard
ainsi qu’aux championnats du monde au Qatar.

Oui, j’ai eu la chance inouïe de bénéficier d’un contrat particulier, le CIP à mi-temps (50%). Le
reste du temps, on m’a trouvé un site de travail situé non loin de l’INSEP (Institut National du
Sport, de l’Expertise et de la Performance) où je m’entraînais. Cela me permettait de m’entraîner
immédiatement après le travail.

Le sport m’a toujours énormément apporté, me permettant de mieux me connaître, tant sur le
plan physique que psychologique. Lorsque j’ai débuté en tant que commercial chez Orange, j’ai
rencontré des moments très difficiles face à la clientèle. Cependant, habitué à disputer de grandes
compétitions et à gérer des niveaux de stress élevés, j’ai pu rester imperméable au stress transféré
par les clients. Il existe de nombreux autres exemples des bienfaits du sport, sans compter le bienêtre général qu’il procure. Cela favorise un sentiment de bien-être au travail et permet de donner
le meilleur de soi-même.

Après les JO de Londres en 2012, à 35 ans, j’ai pris la décision de mettre fin à ma carrière professionnelle
sportive. Pour amorcer cette transition en douceur, j’ai pris une année supplémentaire pour
me détacher progressivement du monde du sport. J’avais le désir profond de consacrer une part
importante de mon temps à d’autres activités : explorer de nouveaux horizons, approfondir mes
connaissances et me former dans d’autres domaines.
Un jour, un ancien partenaire d’entraînement m’a sollicité pour venir en aide à un club à Noisy-le-Grand qui éprouvait des difficultés en termes d’encadrement. Bien que j’aie initialement hésité, je
me suis finalement laissé convaincre. Dès mes débuts en tant que coach sportif, j’ai trouvé une réelle
satisfaction dans cette nouvelle activité. Je travaille principalement avec des débutants, notamment
des adolescents et des personnes en situation de handicap. Cela représente un défi de taille, car je
n’avais jamais eu à encadrer des personnes en situation de handicap auparavant, et je n’avais pas
reçu de formation spécifique à cet effet.
Leur accompagnement nécessite une approche différente, adaptée à leurs besoins spécifiques, ce
qui demande un apprentissage rapide et continu de ma part. Il m’a fallu me former et m’informer sur
les meilleures pratiques pour offrir un encadrement cohérent et adapté à ce public particulier.

En effet, je travaille à temps plein chez Orange. Ma journée débute généralement vers 8h30 et se
termine aux alentours de 18h. Ensuite, vers 18h30, je me dirige vers le stade où mon emploi du
temps peut souvent déborder. J’ai réussi à mettre en place une organisation pour que mes athlètes
puissent démarrer leur entraînement de manière autonome, ce qui me permet de les rejoindre vers
20h30-21h. Mon seul jour de repos est le samedi, à moins qu’il n’y ait une compétition. Pour moi,
le coaching est un métier à part entière, surtout avec des athlètes de tous niveaux, certains visant
même les JO.

Le conseil que je leur donnerais est de ne pas craindre de se lancer et de tout mettre en œuvre pour
maintenir le cap.

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