Monsieur le Président,
L’ensemble des représentants syndicaux BPE tient à retenir votre attention sur notre accord Intéressement-Participation (I/P) en cours de négociation actuellement au niveau Groupe.
Un peu d’histoire :
Il nous avait été indiqué en 2014 que, pour respecter l’harmonie sociale groupe, il était vivement recommandé d’adhérer à l’accord groupe intéressement-participation. Dès le départ, afin de démontrer notre implication dans le groupe et notre esprit collectif, nous y avons adhéré.
Néanmoins, le modèle économique de chaque filiale est différent. Certains construisent leurs résultats sur des valeurs d’ajustements, d’autres le fondent sur les ventes des commerciaux d’autres filiales, certains mixent la vente en direct et les commissions d’autres réseaux, d’autres se basent sur l’évolution du CAC…
Ne serions-nous pas les seuls à avoir adhéré aux 2 accords pour l’harmonie du groupe ?
Le résultat :
BPE dégageait un bénéfice entre 4 à 6M€ avant la reprise par LBP, avec une moyenne (2013 à 2014) de 7,90% de la masse salariale versée en I/P. 6 ans plus tard, nous avons allègrement multiplié par QUATRE le résultat BPE, et la moyenne (2018 à 2020) est de 6,71% de la masse salariale.
Plus nos résultats sont exponentiels, moins nous sommes récompensés. Ceci est inversement proportionnel, et surtout antagonique avec les préceptes de la participation aux résultats.
On pourrait nous répondre que cette approche intuitu personae n’est pas recevable puisque nous sommes dans un accord groupe. Mais, il est important de souligner que l’on reverse à notre maison mère, entre le PNB contributif et les dividendes (sans compter le futur loyer de l’Hôtel de la Poste), environ 150 000 000 d’euros par an pour un global I/P versés en 2021 de 1 200 000 d’euros soit 0,80% de récompense.
Nous sommes en contradiction avec la volonté du gouvernement de mettre en exergue l’intéressement et son alimentation financière. Pour rappel, pour percevoir la prime Macron, un accord d’intéressement doit exister dans l’entreprise.
Notre volonté :
Monsieur le Président, vous, comme nous, ne pouvons rester inactifs devant cette injustice sociale groupe.
Il apparait inapproprié de vouloir modéliser qu’un seul et unique accord pour des entreprises si différentes : vente de services d’aides aux aidants, vente d’éoliennes, achat de taux sur les marchés financiers, conseil patrimonial…
Pour ne pas rentrer dans une foultitude de chiffres, notre épargne salariale est une adéquation de numérateurs et dénominateurs qui peuvent être reformatés à chaque révision de l’accord, nous y sommes ! Nous ne pouvons rester avec des formules inadaptées sans prendre en considération la nouvelle résultante économique de notre BPE qui doit être plus prépondérante dans la répartition.
Pour le coup, notre accord est tout sauf « disruptif ».
Nous désirons une rétribution, à la hauteur des efforts consentis, en valorisant le PNB contributif.
Admettez qu’il y a une distorsion notable entre la BPE flamboyante présentée dans les médias et la motivation financière aux résultats des salariés. Vous relèverez, dans le dernier baromètre IPSOS du groupe, que la motivation des salariés du groupe, et de BPE est bien en deçà du benchmark national.
Une Banque Privée de Gestion de Fortune ne peut se contenter de 3000€ d’épargne salariale (2021) en moyenne par salarié, au regard d’autres filiales LBP, et de Banques Privées.
En espérant que votre motivation rejoindra celle de l’ensemble des salariés, nous n’en doutons pas, nous vous donnons tout pouvoir pour revendiquer à qui de droit notre incompréhension sociale.